"L'oeuvre de Jean Paul Lemieux, si particulière et personnelle qu'elle soit, n'en demeure pas moins la meilleure introduction, la plus précise, la plus exacte, la plus rêveuse et la plus poétique à notre pays, immense et désert, habité, de-ci, de-là par des créatures éprouvant la vie et la mort, dans l'étonnement des premiers jours du monde." Anne Hébert, Avant Propos.
Cet ouvrage présente l’un des plus grands peintres canadiens du 20e siècle, Jean Paul Lemieux (1904-1990). Ce peintre a réinventé la figuration à la limite de l’abstraction pure tout en cherchant à circonscrire la subjectivité nordique à travers l’espace et le temps. Cette étude examine la démographie du peintre, sa géographie imaginaire, ses solitudes hivernales, ses angoisses, sa mélancolie boréale. En même temps qu'elle décode de cette peinture les messages cachés des horizons ou le sens secret de postures fétiches, elle dégage les composantes délicatement passionnelles des scènes et, de tableau en tableau, tente de reconstituer le Récit subjectif qui se trame derrière eux et les unifie. Se mettent ainsi au jour la profonde moralité du peintre et la fonction civilisatrice de l’art.
"Est-ce parce que je suis un littéraire que cet ouvrage m'a à ce point séduit ? Mais il est si fluide, si peu accablant à côté de ceux de ces théoriciens et critiques d'art trop souvent empêtrés dans un illisible jargon ! L'Univers de Jean Paul Lemieux ouvre des portes insoupçonnées sur l'oeuvre. C'est là une chose plutôt rarissime dans le milieu." Frédéric Martin, Lettres québécoises 85, Printemps 1997, 49.
« L’univers de Jean-Paul Lemieux, essai littéraire au meilleur sens du terme, utilise l’écriture pour voir et faire voir l’œuvre du peintre dans la circulation thématique et formelle, plus que chronologique, de ses motifs, nuances, figures. L’écrivain recourt parfois à des poèmes (Nelligan), à des proses (Michaux, Handke) pour accompagner, illustrer sa démarche. Proust, le récit perdu et retrouvé, transparaît en palimpseste. Des études, des théories appliquées avec souplesse, aérées, constituent d’occasionnels points d’appui et de relance : Barthes, Derrida, Daniel Arasse (Le Détail), Julia Kristeva (Le Soleil noir), Claude Esteban (Soleil dans une pièce vide) enrichissent l’exposition-promenade, son accrochage, son éclairage, ses titres. Brulotte qualifie avec raison de « pensée plastique », sur et avec celle de Lemieux, son « approche de traverse ».
« Sémiographe et « ponctionniste » (fétichiste des détails), Brulotte est un amateur très éclairé, éclairant sans éblouissement. Contrairement à ce qu’il dit modestement en conclusion, il ne se livre pas qu’à des « exercices d’émoi » devant les tableaux. Ses impressions relèvent de l’art jusque dans ses techniques. Le recensement des signes est exhaustif et leur organisation convaincante. Des moyens de transport (train, cheval) au corps, aux « mains coupées », aux chapeaux, aux vêtements rudimentaires « réduits à une étoffe taillée brute sans coutures, sans boutons, sans poches, sans motifs et sans textures » (p. 248). Les éléments (eau « des inquiétudes », eau « apprivoisée », terre porteuse, nuit tombante), les axes essentiels de l’espace et de la mémoire sont fortement articulés : gris sombres et lumineux de l’hiver masculin, fruits féminins transparents de l’été, brefs éclats rouges de jeunesse disséminés. (…) L’explicit du livre, ce n’est ni un hasard ni une facilité, donne la parole à l’amateur et connaisseur Pierre Vadeboncoeur sur les « pistes » à inventer plutôt qu’à suivre. Celles de Brulotte croisent, soulignent, prolongent les chemins de Lemieux.» Laurent Mailhot, L’Action nationale, mai-juin 2009.
"... un livre surabondant en audaces et vues originales. Il en surprendra plus d'un, avec ses innovations langagières. C'est, en effet, le langage réinventé de la critique d'art. (...) le livre ne décevra personne. Car il comble d'importantes carences. Avec ses innovations critiques, il ne surprendra cependant pas les admirateurs d'un écrivain qui a déjà relevé tant de défis, venus de tous les genres qu'il a traités. (...) aussi substantiel qu'innovateur..." Clément Marchand, Société Royale du Canada, nov. 1996.
"...analyse non conventionnelle (...) dont la critique d'art officielle aurait intérêt à s'inspirer pour assurer l'évolution de sa propre démarche. (...) il renouvelle en effet fort heureusement le genre." Raymond Bernatchez. La Presse, 20 oct. 1996, B-6.
"Jamais Lemieux n'aura paru aussi... intéressant". S. Aquin, Le Journal de Montréal, sept. 1996.
"... ça m'a fasciné ..." Victor-Lévy Beaulieu, Sous la couverture, Télévision de la Société Radio-Canada, le 20 oct. 1996. Rediff. TV5 International, le 26 oct. 1996.
"En mettant en relation des personnages et des décors, des situations, des motifs, des formes, des mouvements, en étudiant le cadrage des personnages, en réfléchissant sur la représentation de l'espace et de la durée, Gaëtan Brulotte parvient à dégager de l'oeuvre de Lemieux les scènes constitutives d'une grande épopée subjective, les scènes d'un récit intime, personnel et familial perdu; il réussit, ce faisant, à nous convaincre de la profonde intériorité de ces tableaux..." Robert Saletti, Le Devoir, 7 sept. 1996, D-8.
"L'auteur y a consacré, ce n'est pas rien, huit ans de sa vie. Le profane y voit l'ouvrage d'un fin connaisseur." Anne-Marie Voisard, Le Soleil, 1er sept. 1996.
"C'est une étude sérieuse, captivante, sensible et accessible. Pour parfaire vos connaissances et pénétrer d'une manière nouvelle dans le monde de la peinture." Serge Bureau, Le Quai des livres, Radio-Canada, 27 sept. 1996.
"Ecrit dans un langage clair et accessible, ce livre, fort intéressant, est incontournable pour les amoureux de la peinture." S. Desjardins, Le Fleuve 14 sept. 1996.
"Ce précieux document nous fait justement connaître le peintre grâce à des analyses dignes de spécialistes en la matière." François G. Cellier, Le Magazine 7 Jours, 0ct. 1996, 103.
“L’aventure de Brulotte mérite d’être partagée par tout lecteur qui aime Jean Paul Lemieux (…) L’ouvrage a le mérite d’amener la critique d’art vers de nouvelles voies.” Céline Dudemaine, Etudes francophones (USA) III.1, 1998, 242.
« L’auteur fait de ses analyses "des exercices d’émoi devant les tableaux". L’émotion étant ce qui se transmet le mieux quand on a du style, chaque page nous touche et nous invite à revisiter cette oeuvre… » Pierre Karch, University of Toronto Quarterly 69.1 (Winter 1999-2000) : 505.