Le Client

Ce que la critique en pense

"Chaurette, Tremblay, Garneau, Fréchette. La littérature dramatique québécoise est, depuis quelques années, bien présente sur nos scènes. Il faut désormais compter avec Gaëtan Brulotte. (…) Pièce étrange et envoûtante, au climat assez voisin de l'univers de Pinter ou de Beckett (…) On ne sort pas indemne de ce fin spectacle, tissé au fil de soie, et on se réjouit de découvrir en Gaëtan Brulotte un écrivain de théâtre à l'univers insolite, à l'écriture précise, riche d'un implicite qui ouvre sur des arrière-plans profonds." Jean-Pierre Siméon, L'Humanité, 20 juillet 2001, p.19

"Une pièce qui vous prend au creux des entrailles et ne vous lâche pas. (…) quand on cherche des auteurs vivants dont l'écriture et le récit sont une merveille, on trouve: Gaëtan Brulotte est de ceux-là (…) donne un fruit à point, un trésor de pièce dont les interprètes assurent le coulis délicieux. (…) Une pièce dont l'atmosphère vous colle à la peau, qu'il faut absolument voir." Jean-Michel Gautier, La Marseillaise du Vaucluse, Avignon, 17 juillet 2001, p. 5

"Cette pièce suave pourrait appartenir à l'univers de Kafka ou de Tchekhov. (…) Sa pièce est construite comme une nouvelle. Sa technique s'apparente à celle de Marcel Aymé qui fait naître directement le fantastique du quotidien. Mais chez Brulotte c'est la poésie qui transfigure des êtres ordinaires. (…) nous sommes littéralement charmés, transportés. (…) Nous sommes en présence d'une fable merveilleuse qui n'exclut ni les interrogations métaphysiques ni la profonde complexité des personnages. (…) Cette représentation est un enchantement, reçu comme un baume, qui nous persuade que même les vies les plus simples recèlent de précieuses beautés." Chrysale, Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, N° 4002, le 18 mai 2001, p. 108-109.

"Cette belle pièce est étonnante à plus d'un titre. D'abord parce que ce luthier qui est enfin parvenu à la perfection et se trouve confronté au vide d'une mort prochaine est fascinant comme un charmeur de serpent. Ensuite parce qu'elle fait appel à un comédien, un musicien et une danseuse, ce qui n'est pas banal. Enfin parce qu'elle nous parle de solitude avec mélancolie, mais sans tristesse et même avec douceur." Alain Pécoult, Agora Pièces 2001.

"Le texte, la mise en scène et le jeu des acteurs sont littéralement envoûtants. Le spectateur entre dans le magasin en même temps que le client et lui non plus n'en ressortira pas, fasciné par ce spectacle complet, mêlant poésie, drame, suspens (mais oui!), musique et même danse. (…) Le théâtre, disait Jouvet, est d'abord un beau langage. Nous voilà servis. Le texte est magnifique, très riche et très ouvert. On peut y voir le travail de toutes les séductions, bénéfiques ou maléfiques. On peut y trouver une interrogation sur la transmission et la filiation. Chaque phrase nous renvoie à nos vies…" Jean Regad, Sud Théâtre, le 20 juillet 2001

"Le Client est de loin une pièce majeure sur l'échiquier du théâtre contemporain. (…) Il est si rare de voir une telle alchimie entre passion, émotion, folie et ambiguïté (…) d'une qualité exceptionnelle." Valérie Lods, L'Olivié quotidien, Avignon, le 18 juillet 2001.

"J'ai été éblouie et suis sortie de ce spectacle chargée d'émotion vraie (…) Ce spectacle m'a transportée ailleurs, il m'a paru comme un voyage lointain dans lequel j'aurai appris un peu plus d'ici." Myriam Calmard, Passion-Théâtre sur Internet, le 17 juillet 2001.

"Première surprise: c'est une vraie pièce, qui retient l'attention. Un huis-clos de l'insolite et de l'absurde qui se déroule entre un vieux luthier, une jeune femme autiste qui lui tient compagnie et un client de passage, violoniste à ses heures, au passé étrange et chargé. Une oeuvre bien écrite et ficelée qui s'inscrit dans la tradition de Beckett et Ionesco -et pour le Québec, qui s'apparente à Chaurette plus qu'à Tremblay. Mise en scène dépouillée et efficace, d'excellents comédiens, à commencer par le metteur en scène Charles Tordjman dans le rôle du luthier." Louis-Bernard Robitaille, La Presse, Montréal, le 21 juillet 2001, p. D-14.

"un texte riche et complexe." Mélanie Delaballe, La Provence, 20-7-01, p. 7

"J'ai été profondément touché: par le mélange de spontanéité et de retenue, les confidences et les secrets de cet homme dont la vie est tout entière rassemblée dans ses meubles à tiroirs et ses violons suspendus au plafond; par l'extraordinaire présence de Mélanie sa compagne, enfermée dans un handicap qui ouvre d'autres portes à sa sensibilité; par les reflets des violons dans le clair-obscur; le fait d'en entendre, enfin, jouer (comme j'ai attendu ce moment !) ; et beaucoup d'autres encore." Michel Ventura, Passion-Théâtre sur Internet, 24 juillet 2001.

"La pièce de Gaëtan Brulotte baigne dans une atmosphère inquiétante, ses personnages ont des humeurs insolites, des interactions déroutantes… C'est un glissement lent et insidieux qui nous happe et nous hypnotise, traversé de vivifiantes respirations pleines d'humour et d'ironie. La mise en scène de Charles Tordjman donne vie à un texte et à un univers fascinants, à découvrir d'urgence." Le Carré, Bulletin culturel intercantonal (France) No 20, Mai 2001.

"La pièce Le Client souligne la montée en puissance du sentiment d'exister. Mélanie fut la mélodie silencieuse, celle que l'on vit plus qu'on ne l'entendit, celle par qui tout arriva, le comment et le pourquoi. Elle nous autorisa à fredonner l'air de la vie sur une chorégraphie ressentie jusqu'à l'intime profondeur des sens. (…) De son silence s'établit une communication au-delà des formes et des conventions, véritable conjonction de coordination, liant les êtres les uns aux autres, les uns pour les autres, l'un à l'autre. (…) Ces destinées se sont rapprochées, observées, unies, désunies, favorisant le prolongement de soi, du rythme, d'une passion commune, la musique de l'existence."Anne Marie Carbonari, Le Dauphiné Libéré, Grenoble, 10 juin 2001.

"Il me semble que Le Client, en plus d'être une très belle pièce, est un exemple presque parfait d'un courant important de la dramaturgie contemporaine, qui n'a pas tellement été observé sous cet éclairage, et que j'appellerais"Théâtre de l'Insolite"."Lucile Martineau,"Théâtre de l'Insolite : Le Client" in Fisher, Claudine, dir. Gaëtan Brulotte : Une Nouvelle Écriture. New York: Mellen Press, 1992, p.45.

"Dans cette pièce, le plus étonnant, c'est qu'il n'y a pas de drame, les hôtes n'assassineront pas leur invité pour lui dérober son argent, l'invité n'est pas là pour libérer la jeune fille des griffes d'un sinistre individu, etc. Gaëtan Brulotte semble faire le pari de construire une pièce sans affrontement polémique. Au contraire: le personnage du client est bercé par les danses qu'exécute Mélanie et par les belles paroles de son hôte qui lui parle d'art et de passion. Il se laisse peu à peu charmer par cet univers douillet et paisible; et le lecteur se laisse envoûter par ces dialogues où les bons sentiments font la bonne littérature." Sylvie Bérard, Lettres québécoises, 107 (automne 2002), p.42.

"J'ai ressenti un suspens tout au long de la pièce dû aux personnages qui semblent toujours être imprévisibles." Yasmine Chettouh, Passion-théâtre, juillet 2003.

"Les lumières s'allument sur des violons suspendus. Un homme grand, squelettique, inquiétant, au visage creusé, hésite à pénétrer chez un luthier, petit homme trapu au visage ridé, qui le convie à entrer dans le magasin. Je suis fascinée par le mystère qui les enveloppe. Le rapport qui les lie m'intrigue car il bascule entre tension et confiance. Le luthier livre les secrets de sa vie au client en ouvrant les tiroirs de sa commode. A son tour, le client se confie. L'atmosphère me glace le sang : langueur, impression que les personnages évoluent dans un univers parallèle, un lieu d'où l'on ne sort pas. Le va-et-vient d'une jeune femme handicapée que le luthier a recueillie quelques années auparavant donne au lieu du mouvement, de la fraîcheur, de la couleur. Je suis fascinée par l'étrangeté que dégagent les personnages et le lieu clos, quelque chose les retient, quelque chose accroche en permanence mon regard." Sophie Cocheteux, Passion-Théâtre, juillet 2003.

"Je suis d'abord conquise par cette pièce remplie de beaux violons suspendus au plafond. C'est une boutique tenue par un luthier. Voilà un univers qui me fait rêver, simplement de par la beauté des instruments et de la passion de ceux qui en jouent. Je le trouve aussi empreint d'un certain mystère. Cette sensation est encore accentuée par un voile blanc transparent, tendu du sol au plafond, qui symbolise la vitrine et l'arrière-boutique. Dans cette "toile d'araignée" va se retrouver piégé un client." Angélique Zaini, Passion-théâtre, juillet 2003.

"Je sens de l'amour dans cette boutique, celui de la belle matière, des meubles sobres d'artisan au bois chaud, des instruments aux couleurs sensuelles. Je sens de l'amour dans cette maison où le luthier a recueilli une jeune fille d'esprit simple, arrachée aux dangers de la rue, et qui danse de joie lorsque le violon s'anime d'une mélodie. Il y a de l'amour entre le vieil homme et ce jeune inconnu car si le maître, sentant sa fin proche, a choisi l'élève, il laisse l'élève prendre en charge l'héritage en suivant simplement le chemin de son coeur. (...) Ce vieux luthier me fait comprendre que si l'on transmet son art comme on transmet de l'amour, il n'y a plus de défaite dans la mort." Christine Wenger, Passion-théâtre, juillet 2003.

"Cette oeuvre est une des plus belles qui soient dans ce festival (...) L'écriture est au plus près de l'action, au plus près de l'homme, au plus près de l'âme. Le Client révèle une connaissance aiguë des contorsions du coeur, des circonvolutions du cerveau, des bégaiements de la raison, des bafouillages de la vie." Vincent Cambier, www.ruedutheatre.info, 29 juillet 2003.